Suikoden, le roman résumé. (1)
Quel est le lien entre le suikoden et le tatouage japonais ?
Le Suikoden raconte l’histoire d’un groupe de 108 héros s’étant assemblés au Mont Liang (Ryozanpaku en japonais) qui formèrent une armée à qui le gouvernement accorda une amnistie, qui fut envoyée pour supprimer les forces rebelles et stopper l’invasion de peuples étrangers. Les personnages sont violents, sanguinaires, mais ils oeuvrent à nettoyer la corruption du gouvernement.
Le lien entre ce roman et le tatouage traditionnel vient principalement des estampes d’Utagawa Kuniyoshi, qui représentait les brigands avec des grands tatouages, qui a inspiré les japonais à se tatouer comme eux, parfois même les personnages entier sur leurs dos.
Dès lors, le but de cette suite d’articles est de résumer le roman « Suikoden » de Shi Nai-an, afin de faciliter sa lecture. La Traduction du titre en français correspond à « Au bord de l’Eau ».
Résumé du roman: Chapitre I & II.
CHAPITRE I.
Repère temporel de l’histoire : entre 960 et 1279 ( dynastie des song)
A cause des épidémies, suppression des taxes de la population, pardon des criminels et délinquants et mise en œuvre de sacrifices propitiatoires. L’empereur Ren Zong (1022-1063) pardonne à tous les criminels avec une rémission générale. Ordre aux bouddhistes et taoistes de faire des prières pour sauver le peuple de la peste. Cependant, la situation empire. Ainsi, l’Empereur rédige un édit impérial qui confie la tâche au chef de la secte taoiste de sauver le peuple.
Le chef de la secte taoiste (descendant des Han) surnommé « Maître céleste » doit donc se rendre à la cité interdite de la capitale pour faire 3600 invocations pour supplier Dieu d’épargner le peuple. Cependant, il s’est exilé au fin fond d’une montagne où les autres taoistes ne peuvent le contacter. Ils confient alors au maréchal Hong venu l’avertir, de cesser de manger de la viande, faire des bains cérémoniaux et des rites en escaladant la montagne, afin de se montrer digne d’avoir une entrevue. Le grand maréchal Hong accepte et part le lendemain. L’escalade est dure, il y a du
tonnerre et un tigre croise son chemin, le terrifiant. Ensuite, vient le tour d’un serpent géant. Il croise après un berger taoiste qui joue de la flûte et lui annonce qu’il est inutile de monter plus haut car le Maître céleste est déjà au courant de sa venue et qu’il est partit pour la capitale. Le grand général décide donc de descendre. Une fois descendu, il raconte aux taoistes son entrevue et ils révèlent que le berger était en fait le Maitre céleste, qui se moquait de lui, mais qu’il a donné sa parole qu’il partirait.
Le lendemain, Le grand maréchal Hong a droit a une visite du temple taoiste et voit une pièce fermée où les esprits des rois démons vaincus pendant les Tang y seraient enfermés. Chaque Maître Céleste vient donc déposer un verrou de bronze supplémentaire sur la porte pour la bloquer d’avantage.
Le moine lui dit que si la porte est ouverte, des malheurs s’abattront sur le peuple. Pourtant, le grand Maréchal est tout de même curieux. Il veut ouvrir la porte, car il pense que ce sont des balivernes pour duper les innocents. Aucune porte sur terre pourrait enfermer des rois démons, selon lui. Il menace alors les moines de faire un rapport à l’Empereur si ils n’ouvrent pas la pièce. Ils n’ont guère le choix que de faire sauter les verrous sous la pression qu’il
impose. La salle est obscure. A l’aide des torches, ils voient que la pièce est vide, à l’exception d’une stèle. Il y a écrit « a ouvrir par Hong ».
L’incompréhension s’installe, comment le nom du maréchal pouvait figurer sur une stèle vieille de plusieurs siècles ?
Le grand maréchal fait une nouvelle fois pression sur le moine en chef pour qu’il cherche de la main d’oeuvre pour creuser la stèle avec des pioches. Le moine l’incombe de ne pas le faire mais il n’en fait qu’à sa tête, motivé par le fait qu’il est écrit qu’il doit l’ouvrir. Sous la stèle, ils retirent une dalle de pierre qui cache en fait un trou infini dans le
sol de la terre. Un tremblement de terre apparaît, des miasmes noirs s’échappent du trou. Les miasmes noirs se séparent en une centaine de fragment qui s’éparpillent dans le ciel. Tous s’interrogent sur ce qui en est sortit. Le Maréchal est inquiet. Le moine en chef révèle que ce sont 36 astres célestes et 72 astres terrestres, soit un total de 108 rois démons qui se sont échappés. Sur la stèle de pierre est érigée leur nom et prénom. Le Grand maréchal repart avec son escorte et leur demande de ne pas dire un mot de cet épisode à l’Empereur, par peur des représailles.De retour à la capitale, il apprend du peuple que le Maître-céleste a fait les rites et a sauvé le peuple de l’épidémie en son absence. Il serait retourné à la montagne ensuite, en chevauchant une grue. Ren Zong récompense son serviteur le maréchal Hong après son rapport. Il est dit ensuite par le narrateur, que Ren Zong finit son règne dans la paix et le
trône revient à Zhe-Zong.
CHAPITRE II.
Un homme considéré comme un bon à rien nommé Gao Qiu → (Gao le bel, gao la balle) loge chez des braves gens qui le délogent et le renvoient chez d’autres. Il ne travaille pas, il est flemmard. Alors un jour, il est envoyé chez un chef d’armée.Son potentiel sera remarqué et grâce à ses talents pour le ballon, il parviendra à développer une relation avec la famille royale et devenir Grand Maréchal du Palais. Lors de sa promotion, Wang Jin, actuel instructeur est dans l’incapacité d’y assister à cause d’une maladie. Gao Qiu se rappelle que Wang Jin est le fils de Wang Sheng, lui-
même instructeur qui le corrigeait à l’époque. Dès lors, Gao Qiu décide d’humilier Wang Jin et de le passer à tabac. Sa vie ne devient plus possible, alors il déserte la ville avec sa mère. Sur le chemin, il loupe l’auberge pendant la nuit et tombe sur un manoir. Le propriétaire accepte de le loger. Il y séjourne plusieurs jours. Un jour, il tombe sur un malpoli maniant le bâton, au manoir. Il semble confiant et le provoque en duel. Il a des tatouages de dragons. Le malpoli perd au combat face à l’instructeur Wang Jin. Il accepte sa défaite et lui demande de le former. Le jeune homme est surnommé « Shi jin »( Kumonryu Shishin) le dragon bleu. C’est le fils du propriétaire, qui lui a payé beaucoup de maître d’arme pour améliorer ses talents en vain.
(Shi Jin/ « Kumonryu Shishin », Toyohara Kunichika, 1893.)
A partir de ce jour, Wang Jin reste au manoir avec sa mère. Chaque matin, Shi Jin vient demander sa leçon et apprend à manier 18 armes différentes. 6 mois plus tard, Shi Jin avait appris parfaitement toutes les armes. Wang Jin décide de s’en aller pour ne pas risquer que Gao s’en prenne à ces civils, malgré que Shi Jin lui propose de rester pour veiller sur lui. Il part donc pour Yan-an-fu, Shi Jin l’accompagne pendant un petit moment avant de lâcher une larme et rentrer au domaine paternel.
Après cela, Shi Jin s’entraine tous les jours sévèrement. Encore 6 mois après, son père meurt d’une maladie. Il appelle des bouddhistes et des taoistes pour prier l’âme de son père. Le domaine Shi se retrouve sans souverain, car Shi Jin ne souhaite pas s’occuper de l’agriculture. 3 à 4 mois après la mort de son père, en pleine canicule, Shi Jin tombe sur un vendeur de gibier qu’il connait du nom de Li Ji. Il lui explique qu’il n’arrive plus à chasser du gibier, car des bandits ont établis une forteresse dans la forêt.
Leur chef serait Zhu wu « le grand tacticien », (Shinkigunshi Shubu) le second Chen Da « Tigre sauteur de ravin » (Chokanko Chintatsu) et Le troisième chef Yang Chun « Le serpent à tâche blanche » Zhu Wu utilise deux épées. Chen Da, un épieu en acier. Yang Chun un fauchard. Shi Jin parle aux villageois afin de les préparer, car ces bandits pourraient venir piller le village. Ils sont tous d’accord pour se défendre.
(Zhu wu/ Shinkigunshi Shubu, Utagawa Kuniyoshi, 1827-30)
Zhu Wu tient conseil avec les deux autres afin de parler de la prime que le gouvernement donne à quiconque les attraperaient. Ils font le point sur leur ressources, qui sont vides. Ils décident alors d’avoir recours à des pillages. Dès lors, il vient la question d’où piller. Le village de Shi Jin est nommé, mais Yang Chun connait la réputation de Shi Jin et préfère éviter le conflit. Zhu wu acquiesce. Cependant, Chen Da se moque des deux autres et les traites de « couards».
Malgré les tentatives de dissuasion, Chen Da ne recule devant rien et fonce au village avec ses soldats.
Un paysan aperçoit les bandits et met au parfum Shi Jin, qui fait sonner la cloche . Ainsi, 400 hommes se réunissent pour protéger le domaine. Les deux chefs se retrouvent face à face à cheval. Chen Da s’incline avec courtoisie pour le saluer. Shi jin l’insulte de voleur et criminel. Chen Da répond qu’il veut simplement avoir le droit de passage pour aller prendre des vivres dans la province d’à côté et qu’il le remerciera à son retour. Il refuse et les insultes les poussent à la
confrontation. Ils se jettent l’un sur l’autre et Shi Jin désarme Chen Da de son cheval, le ligote et le ramène au manoir.
(« Kyumonryu Shishin, Chokanko Chintatsu », Utagawa Kuniyoshi, 1827-1830)
La troupe de Chen Da revient au repère sans chef. Ils expliquent la situation aux deux autres chefs et ils ont un plan.
Les deux chefs arrivent au manoir et se mettent à pleurer et se rabaisser devant Shi Jin. Ils disent qu’ils avaient promis de mourir ensemble et qu’ils viennent se faire achever avec leur frère. Cependant, Shi Jin ne veut pas livrer des hommes déjà vaincu, il ne veut pas « battre la chaire déjà morte » par peur dêtre ridiculisé. Il propose de laisser partir Chen Da. Ils boivent quelques coupes de vin tous ensembles et les bandits repartent à la montagne.
Les bandits envoient un sbire quelques jours plus tard au domaine pour offrir de l’or en cadeau à Shi Jin.
Ils continuent à avoir des bons rapports et sont amis. Shi Jin envoie régèlièrement « Wang le quatrième » pour aller faire des échanges avec eux. Cependant, sous l’ivresse, Wang s’endort par terre dans la montagne et Li Ji tombe sur la lettre qu’il porte et fait le lien entre Shi Ji et les bandits, décidé à le dénoncer. Wang va dire à Shi Jin qu’il n’y avait pas de lettre de réponse de la part des bandits, afin de ne pas subir son courroux. Ils préparent ensuite les festivités pour la fête d’automne. Mais le soir de celle-ci, alors que les brigands sont au manoir, une horde de lampe torches se mettent à bruler dans l’obscurité de la nuit. C’est le commandant militaire de la sous préfecture et ses hommes qui viennent chercher les bandits.