Tatouage japonais : Shishi
Le Lion
Aussi appelé Jishi, le nom de cette créature est souvent traduit par «lion» ou «chien lion», mais ce mot peut aussi être utilisé pour un chien assez commun ou un cerf qui a des pouvoirs magiques et qui peut repousser les démons et les mauvais esprits. Ils apparaissent souvent par pair, le mâle et la femelle, ils gardent traditionnellement les entrées de temples Shinto et bouddhistes. Cependant ils peuvent aussi être près de tombes ou près de cascades d’eau où des pivoines, des fleurs avec lesquelles on peut les associer dans un tatouage, poussent. Dans un tattoo, le shishi, le roi des bêtes, apparaît près de pivoines, la reine des fleurs, ce qui donne le thème karashishi-botan.
Il est dit que le shishi descend ses petits de la montagne et que le premier qui y monte à nouveau est le plus digne de continuer la lignée. Quand ils sont représentés avec la bouche ouverte, c’est qu’ils sont en train d’effrayer les démons, et si leur bouche est fermée ils sont alors en train de garder les bons esprits à l’intérieur. Les mâles sont dépeints avec la bouche ouverte, une corne sur le crâne et une perle de désir sous une patte. Ce bijou contient en lui la lumière que le bouddhisme peut apporter aux ténèbres, il est dit que la perle peut exaucer des voeux.
Ces créatures iconiques gardent l’entrée de beaucoup de temples bouddhistes et Shinto, dans certaines maisons les shishis sont appelés des koma inu.
Les femelles ont la bouche fermée, sans corne et avec un petit shishi dans une patte. Dans le tatouage lorsque l’on fait un foo dog il est préférable de représenter au moins l’un de ces éléments, voire d’opter pour une combinaison de deux d’entre eux: la corne, la bouche ouverte ou la perle sous la patte.
Les lions ne sont pas natifs du Japon, leurs premières représentations étaient basées sur des histoires et des travaux artistiques, principalement des sculptures et des peintures, importées du continent.
Les premières apparitions des shishis apparaissent en Chine sous la dynastie Han (206 av. J.-C.-220 apr. J.-C.). Le mythe du shishi a été importé au Japon pendant le sixième et le septième siècle de notre ère, à travers l’arrivée du bouddhisme et de toutes ses croyances, notamment dans une d’elles où Dieu apparaît derrière cette bête mythique. C’est ainsi que par la suite ils sont apparus dans de nombreux tatouages.
Le shishi est considéré comme un talisman protecteur: il est dit que la peau qu’il a sur la tête est plus résistante que le casque le plus dur, c’est pour cette raison qu’on le tatoue souvent sur le ventre de femmes enceintes pour les protéger elles et le bébé durant la grossesse et l’accouchement.
La danse du lion, appelée shishi-mai, est donnée pendant la fête des Morts et pour le Nouvel An. Des acteurs portent des têtes de lion et vont de porte en porte prier pour la paix, l’abondance et la bonne santé. Les têtes de shishi sont aussi placées à côté des berceaux des nouveaux-nés pour les protéger des esprits maléfiques.