Histoire et Expression de l’Irezumi Japonais
Le tatouage Japonais
La partie la plus grande du corps humain, en termes de surface, est le dos. Dans le tatouage japonais, l’arrière du corps n’est pas seulement limité au dos, cela part du haut des épaules en passant par chaque côté de l’abdomen jusque sous les fesses, voire jusqu’au-dessus de l’arrière des genoux.
En pensant à cela, il faut se dire qu’exercer le tatouage japonais peut être considéré comme travailler un design pour tout l’arrière du corps. Le fait que cette large zone soit en grande partie relativement plate permet de travailler énormément de motifs et de scène, de sorte d’atteindre le but d’avoir «le» motif adapté au corps et à la morphologie de la personne. En partant du dos, le tatouage se diffuse aux bras, à la poitrine, aux côtes jusqu’aux cuisses pour créer une seule et unique pièce.
Cependant l’unique et principale caractéristique du tatouage japonais est le bokashi, que l’on désigner comme l’ombrage d’un motif.
Le motif prend forme selon de nombreux motifs, comme le ciel, la terre, les rochers, le vent, les nuages, le feu, la foudre, etc… pour progressivement remplir tout l’espace. Ajouter différentes plantes aide à définir une saison spécifique dans le tatouage, les fleurs de cerisier («sakura») représentent par exemple le printemps. Ces embellissements s’appellent des keshobori. Combinés tous ensemble ces éléments font faire ressortir toute la pièce du dos.
Le terme bokashi peut signifier le remplissage de l’arrière plan/du fond, ou bien cela peut définir l’ombrage obtenu lorsque l’on utilise différentes teintes d’encres. C’est ainsi que l’on peut donner autant de profondeur et de perspective dans le tatouage japonais. La technique du bokashi dépend de l’utilisation de différentes encres, de leur teinte: honbokashi (noir sombre).
Pour remplir une zone avec une teinte forte, qu’elle soit foncée ou claire, cela s’appelle betta ou tsubushi. En utilisant seulement ces deux teintes, le tatouage peut être proprement ombré. Un autre terme commun est akebonobokashi, une technique d’ombrage par étape, graduelle, permettant aux couleurs de s’éclaircir en se rapprochant du bord de la zone tatouée (akebono se réfère à l’aube, quand le soleil se lève, changeant la couleur du ciel).
L’utilisation de ces différentes techniques donne un rendu tridimensionnel et un effet de perspective à l’ombrage.
Le contour, appelé sujibori, est alors mis en valeur par l’utilisation de lignes de différentes épaisseurs.
La ligne de bordure de la pièce tatouée, entre la partie tatouée et celle non tatouée de la peau s’appelle mikiri. Il y a beaucoup de différentes techniques du mikiri dont le butsugiri (aussi appelé bukkiri), botan mikiri et akebono mikiri.
Mikiri est aussi utilisé pour définir les patterns de ce que l’on appelle «un maillot de corps» afin de suivre la forme du corps de chaque individu, chaque partie doit être prise en compte lorsque l’on ébauche et travaille un mikiri. Selon la partie du corps, différents styles sont utilisés et choisis pour remplir l’arrière-plan, joignant chaque partie du tatouage. Ces styles incluent :
- Nukibori : tatouer un motif sans arrière-plan, uniquement la pièce
- Gakubori : tatouer un motif entouré d’un arrière-plan
Il y a différents styles de motifs de bodysuits, en fonction de la taille et de la forme qu’ils ont, comme le munewari, donburi et soushinbori.
Les raisons du choix d’un motif sont variées et dépendent de la croyance de la personne, de son désir, des voeux qu’elle a fait ou également de l’affinité -voire de la peur- qu’elle peut avoir avec telle ou telle chose. Bien que de nouveaux motifs sont occasionnellement introduits, les motifs classiques comme ceux ayant attrait aux légendes, à la religion ou encore au surnaturel -tous ceux ayant une signification spécifique- reste la norme.